Dans le mois d’août 1972, une curieuse rumeur met en cause un produit cosmétique, le talc Morhange. Et il s’avérera assez rapidement que la situation est grave. Cet incident, que l’on appellera l’affaire du talc Morhange, conséquence d’une succession d’erreurs et de faits malheureux, a été avant tout particulièrement regrettable car il touchait des enfants et a causé des morts. Mais il a été l’élément déclencheur d’une question centrale dans l’industrie de la cosmétique, la réglementation, qui a eu de très nombreuses répercussions qui continuent de marquer cette filière. Rapide retour sur cette question qui devait être connue de toutes celles et ceux qui prétendent faire de la cosmétique.
Mais a cette époque le contexte réglementaire était relativement imprécis, et tout du moins aucune réglementation précise concernant les produits cosmétiques n’existait. Les premiers textes réglementant cette activité datent de la fin du XVIIIe siècle et de la création de l’Académie Royale de Médecine qui avait vaguement décidé de s’intéresser aux remèdes secrets, dans lesquels on rangeait les produits cosmétiques. Ensuite différents textes réglementaires autour de la santé ou autour de question de taxes comme pour l’alcool ou de l’utilisation de certains ingrédients qui étaient interdits à l’usage cosmétique encadraient timidement cette activité. Le seul contexte réglementaire qui avait un certain sens était la réglementation américaine, mais très ancienne et ne concernant que les marques opérant sur le territoire américain. Les réglementations asiatiques étaient impénétrables et ne participaient pas au concert général.Il y avait bien eu quelques vrais problèmes comme l’affaire Lashlure aux USA ou encore l’affaire de la poudre Baumol en France, une erreur de fabrication concernant des poudres à l’arsenic, mais tout se passait en se « hâtant lentement ».
Cette affaire du talc Morhange a bien évidemment suscité une très grande émotion et assez rapidement les autorités ont accéléré les réflexions qui étaient en cours pour aboutir le plus rapidement possible une réglementation cohérente. La réglementation française sera publié en 1975, avec comme concept général : on ne peut pas faire n’importe quoi, n’importe où, n’importe comment et avec n’importe qui. Cette première réglementation servira de cadre à une réglementation un peu plus large qui deviendra la directive européenne publiée en 1978. Nous proposons de revoir les principales étapes de l’évolution de cette réglementation.
Ces deux textes vont constituer la base de la réglementation pour les 50 ans qui suivront. En effet même si la directive sera amendé et transformer en règlement en 2009, les principes et les concepts développés tout au long de cette période sont ceux qui régissent encore aujourd’hui l’activité Cosmetique. Cette réglementation est à juste titre très précise et assez contraignante. Elle constitue un arsenal réglementaire très performant, pour peu que les textes soient appliqués, ce qui est majoritairement le cas.
Pour rappel les textes tels qu’ils sont à date :
Réglementation cosmétique française
Réglementation cosmétique européenne.
L’effervescence des activités actuelles, conséquence d’une approche quelquefois associée à ce que l’on appelle souvent improprement de l’innovation, suggère fortement que les conditions réglementaires soient à la fois comprises pour pouvoir être appliquée avec rigueur et éviter des déviances coupables.
Les jeunes étudiants qui commencent leur cursus de formation en cette période de septembre devraient tous se connaître par cœur la définition du cosmétique et connaître cet épisode fâcheux.
Merci.
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