Vert, ce n’est pas comme la couleur, mais ça renvoie plutôt à cette notion de vernis bio !
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Depuis quelques années cette question est un peu comme les marronniers de la presse, elle revient sans arrêt sur le devant de la scène. Et tout le monde se pose de nouveau la question de savoir si c’est vrai ou pas vrai. Cela m’a valu une demande d’interview récemment par une journaliste de l’Est républicain. Vous trouverez dans cet article mes réponses.
En gros ça n’existe pas, c’est une excroissance de cette idée que tout devrait devenir bio, pourquoi pas les vernis à ongles.
Du coup les Marques se sont principalement ingéniées à essayer de trouver des positionnements originaux. Le mouvement, comme souvent, est parti de la côte ouest des États-Unis ou d’une façon très créative, certains ont considéré que « bio » voulait dire « Sans ». Alors on a commencé à voir fleurir les « 3 free » puis « 5 free », puis « 7 free » etc. A date on en serait à « 12 free ». L’idée est de revendiquer l’absence de certains ingrédients potentiellement problématiques. Si c’est vrai pour certains comme le toluène, le formol ou les phtalates, d’autres sont plus concernés par suspicion d’être ou d’avoir été utilisé dans le passé que pour des raisons sérieuses. Quant au camphre, personne n’a jamais remarqué que son vernis sent le baume pour sportif. Emprisonné dans la maille polymérique, il perd toute ses propriétés. Mais, qu’à cela ne tienne.
Les fabricants ont suivi comme ils ont pu. Concernant l’ingrédient de base, la nitrocellulose, que l’on n’a toujours pas pu remplacer par quelque chose de plus performant, son origine lui a permis de passer au travers des mailles du filet. Rappelons que les vernis à ongles sont confectionnés à partir de coton et non de sciure de bois comme les vernis cellulosiques industriels. Pour les autres ingrédients, des substituts trouvant leurs précurseurs dans des biomasses d’origine naturelles, encore que biomasses et naturel soient pléonastiques, ont permis de proposer des substituts crédibles : pomme, pomme de terre, citron etc. Même si ces ingrédients sont issus de nombreuses étapes de transformation utilisant la chimie. Quant aux solvants, vu que les acétates ne poussent pas sur des arbres, ou qu’ils ne jaillissent pas de source miraculeuse, ils subissent en fait des étapes de rectification par distillation ce qui leur vaut la qualification de recyclé. En plus, il y a des acétates dans le vinaigre, alors ! Vegan et clean ont complété le dispositif et voilà les vernis bio bien nés.
Quelques marques proposent des vernis soi-disant nouveaux et révolutionnaires à base de fruits, supposés avoir des effets réels. La lecture des listes d’ingrédients en atteste. Mais rarement en tête de liste. Et pour ceux qui ont travaillé sur ces questions, nous savons très bien que la moindre modification de formule peut déstabiliser celle-ci, ce qui fait que on est plus dans la notion d’additifs, voire de traces que d’ingrédient de base.
Quant aux effets, pas de publications, juste des affirmations. Pourquoi pas !
Les matières colorantes laissant peu de possibilités, on trouve quelques vegan mais comme la cochenille était très peu utilisé, ce n’était pas un challenge que de la supprimer. Le mica des mica-titane est maintenant comme pour tout le monde issu de gisements co-responsables. Enfin, il est curieux, à moins que cela ait échappé à ma lecture, que personne n’utilise vraiment les écailles de poissons que l’on appelait « nacre d’orient ». Pour le coup c’est naturel. Mais dans ce cas, ce ne serait plus vegan, a supposé que ça ait un sens.
- Alors nouveaux ces vernis : pas vraiment.
- Verts : pas vraiment non plus,
- Mais très bien tout de même d’autant qu’ils utilisent presque tous une technique de formulation qui a fait ses preuves depuis un peu plus ………….de 100 ans.
Tout ceci nous avait inspiré une fable que vous lirez peut-être avec plaisir et sourire, et qui n’est peut-être pas si loin que ça de la réalité. Elle rappellera peut-être aussi de mémorables réunions à certains.
Vous retrouverez dans la contribution sur les pages de la Cosmétothèque les liens utiles.
Bonne écoute ou bonne lecture ou les 2.
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