Dans les cosmétiques, la composition parfumante a connu de tous temps des positionnements assez différents en fonction des produits. Étant tout d’abord la pièce « principale de la formulation » du temps où l’on confondait un peu les choses, en passant petit à petit à la simple fonction d’additif, elle redevient de nos jours une pièce essentielle de la formulation.
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Il y a tout d’abord toute une série de produits cosmétiques dans lesquelles la composition parfumante est absolument essentielle. Il s’agit de ce que l’on appelle les dérivés parfumants qui sont devenus des pièces incontournables de toutes les gammes de produits autour d’un parfum. Crèmes pour le corps, émulsions, huiles de bain, poudres et autres produits de ce genre constituent des compléments de gamme essentiels. Les gestes de formulation sont un peu particuliers dans ces cas-là car d’une certaine façon la composition parfumante constitue l’élément fonctionnel de la formulation. Les formulateurs doivent prendre des précautions particulières pour formuler en évitant tout interférence avec l’odeur de référence. Il n’est pas rare que la composition parfumante soit adapté spécifiquement au dérivé concerné. Ce n’est pas me même exercice de faire un savon au N°5 qu’une crème parfumée devant avoir la même odeur. La composition parfumante a également contribué fortement au succès de certains cosmétiques mythiques comme la petite boite bleue ou le produit à base de pétrole utilisé comme lotion capillaire.
La composition parfumante a ensuite occupé pendant un moment la position de « quelque chose à éviter », (merci les marques de dermocosmétiques !), par suite de supposé problèmes d’intolérance ou d’innocuité, et un peu comme tous ces ingrédients que l’on qualifie de « junkies substances » ou d’indésirables. Ces raisons étaient bien souvent justifiées mais plutôt que de supprimer l’odeur, il aurait mieux valu supprimer les ingrédients problématiques. C’est un peu ce qui a été fait avec les règles concernant les allergènes, mais pourquoi avoir laissé ça aux autorités qui comme toujours ont interdit ! Dans un exercice un peu particulier et très discuté en son temps, la composition parfumante servait d’activateur de bronzage. Le produit a disparu, mais sans avoir oublié de faire parler beaucoup de lui.
Elle connaitra ensuite le statut de la naturalité et les huiles essentielles seront de la fête, jusqu’à ce que l’on se rende compte qu’elles ne sont peut-être pas la panacée et que certains de leurs effets secondaires sont problématiques, confère les soucis actuels de la lavande.
Mais le rôle de la composition parfumante est de nouveau au centre de la démarche produit. Aujourd’hui on nous rapporte dans ce post qu’elle pourrait avoir atteint la position de « substance fonctionnelle » et que le Covid aurait contribué à cette révélation ! Pas besoin d’avoir attendu le virus pour découvrir ou redécouvrir la notion de parfums « actifs ». Outre le fait que la composition parfumante a toujours été, ou aurait dû toujours être au centre des préoccupations, il y a plusieurs années que des propositions mixant odeur et efficacité sont apparues. Des fabricants de compositions parfumantes ont alors proposé des spécialités associant à la fois une odeur agréable et compatible avec le concept et le positionnement du produit. C’est ce que l’on appelle le mood mapping qui consiste à parfumer le produit avec des choses évoquant son positionnement. Mais cet aspect est complété par une approche basée sur des propriétés biologiques démontrées comme une activité pro-collagène ou antiradicalaire pour des produits de soin, hydratante démontrée ou plus près de nous une composition parfumante ayant des propriétés antisudorales à partir d’une démarche de type botox-like ! Pourquoi ? Parce que le botox est un moyen de traiter la sudation excessive.
C’est cette approche globale qui peut être dénommée « aromacosmétique ».
Plus récemment, un autre opérateur propose un actif obtenu directement à partir de plantes à parfum dans le cadre d’une démarche de type Up-cycling. L’ingrédient actif est obtenu à partir de la racine d’une plante qui après avoir été traité pour en extraire l’essence à visée parfumerie, est reprise par une technique d’extraction spécifique pour aboutir à un nouvel ingrédient actif puissant, qui présente des vertus antiâges et des propriétés de longue durée pour améliorer le port des parfums. Cette technique était déjà utilisé pour valoriser des plantes visée cosmétique, c’est une première appliqué à des plantes à parfums.
La composition parfumante et les plantes à parfum sont entrées dans un nouveau monde, celui du cosmétique actif.
Bonne lecture ou bonne écoute, ou les 2.
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