Saviez-vous que la beauté d’un visage et la qualité de la peau sont dépendants des muscles sous-jacents ?
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Certains termes deviennent quelque fois génériques sans que l’on s’en rende compte. Le terme Botox en fait partie un peu comme Rimmel ou Frigidaire. Mais ceux qui les utilisent savent-ils toujours bien quel en est la signification. Dans le cas de Botox, c’est une connotation légèrement négative qui peut apparaître. Ça fait référence à quelqu’un qui aurait quelque chose d’artificiel et dont le visage serait un peu figé. Pourtant ce terme correspond à une avancée significative dans les industries de la beauté et de la cosmétique. Très souvent vraiment mal compris. Il s’agit de la relation entre la beauté et les muscles. Ça ne semble pas évident de prima bord, mais c’est de fait l’un des moyens qui définit la qualité d’un visage.
Pour bien comprendre cet aspect des choses, il convient de revenir sur quelques notions d’anatomie et en particulier sur les muscles peauciers. Le visage est une zone du corps particulièrement riche en muscles, plus de 40 qui permettent plus de 10.000 expressions. C’est ce que l’on appelle les muscles peauciers, ou encore facias, ce qui déterminent le faciès. La peau est fixée directement sur ces muscles par une trame de microfilaments. Ces filaments sont en collagène, et ces fibres présentent la particularité d’être contractiles. C’est-à-dire que lorsqu’on les sollicite elles ont tendance à se contracter. Or les muscles du visage sont en mouvement quasi permanent, ce qui y a comme conséquence de tirer sur ces filaments, lesquels se contractent et tirent sur la peau. De nombreuses plicatures de la peau en sont la conséquence. C’est ce que l’on appelle communément les rides associées à la perte de fermeté. Vous trouverez ici une vidéo illustrant parfaitement cette architecture.
Esthétique et cosmétique se sont presque de tous temps intéressé à cette question. Tout avait pourtant mal commencé à un moment où la connaissance incomplète et la croyance populaire voulait que la qualité de la peau en vieillissant ai une relation avec le fait que les muscles se détendent avec l’âge. La perte de fermeté et le creusement des rides en étaient le résultat. Se sont alors développées plusieurs pratiques, dont certaines sont venues jusqu’à nous, comme les techniques de massage, et bien évidemment les produits qui vont avec. Plusieurs sont devenues référentes comme l’Endermologie™. Les rouleaux également. Plusieurs liens renvoient à ces questions.
Une classe de produit était de ce fait assez populaire aux États-Unis dans les années 30 : les huiles musculaires. Ces produits étaient supposés permettre de maintenir les muscles du visage en bon état. Parmi les plus connues, l’huile de Ganesch était très prisée. Proposée par Eleanor Adair qui en avait trouvé l’inspiration de son séjour aux Indes. Retrouvez en l’histoire dans la contribution correspondante. Mais de nombreuses techniques de massage à l’huile permettaient de prendre en charge cette question. Plus près de nous ce seront des appareils qui le feront en développant le concept de récents de mécanobiologie. L’idée est que cette stimulation mécanique permet de renforcer la peau.
Petit à petit l’idée que les muscles et la perte de tonicité des muscles seraient à l’origine du vieillissement, bien aidé par une réglementation commençant à discuter des concepts infondés, mettra un terme à ces huiles ou crème musculaire. Le massage restera, les huiles aussi qui pour certaines deviendront prodigieuse ! Longtemps après, l’intérêt va de nouveau se focaliser sur l’aspect musculaire. En effet, par un effet de Sérendipité, des praticiens vont constater que l’immobilisation des muscles peauciers conduit à un effet antirides. Comment : inhibant la contraction Neuro musculaire grâce à une substance un peu particulière, connu depuis le milieu du XIXe siècle, mais pas utilisé pour cela : la toxine botulique. Ce sont des ophtalmologues qui feront les premières observations en travaillant dans un premier temps sur le strabisme et puis sur le blépharospasme, qui se caractérise par la contraction involontaire des muscles des paupières, un toc très invalidant. La paralysie des muscles permet de traiter le syndrome, mais dans le même temps, les rides d’expression disparaissent !!! De là, une pratique qui va très rapidement se développer et envahir le monde de la beauté : le Botox. Retrouvez cette histoire aussi avec les acteurs que sont le SNARE et les SNAP.
Le Botox en tant que tel ne pouvant pas être utilisé pour des raisons pratiques et réglementaires l’Industrie Cosmétique ne pouvait pas en rester là. Elle se tournera vers des substances que l’on appellera le Botox like ou Botox cosmétique. Cela repose sur l’idée d’utiliser des substances il y a le même mode d’action que la toxine botulique, sans les inconvénients, c’est à dire la toxicité. Ce sont des peptides biomimétiques qui vont être les premières substances candidates. Analogues au système biochimique impliqué dans ces mécanismes ils permettent d’inhiber la contraction musculaire avec comme conséquence un effet de lissage. Parmi les premières substances, l’une d’entre elle deviendra une molécule générique de référence : l’Argireline™, développée il y a un peu plus de 20 ans par une société espagnole. Une autre substance se distinguera également très rapidement, développer initialement pour d’autres utilisation cosmétique, la Calmosensine, mais dont les propriétés d’inhibition seront confirmées par des tests originaux. Dans la mouvance, de nombreuses spécialités seront développées, souvent sur la base de biopeptides, mais aussi par extraction. Un groupe de substances un peu particulières trouvera également son utilisation dans des applications de ce type : les venins qui contenant des toxines présentent également ces propriétés. Plus près de nous les versions bio, clean et autre viendront compléter le tout sans pour autant amener d’amélioration notoire.
Voilà comment s’est développé sur une longue période, cette idée qui est devenue une référence pratiquement incontournable dans le monde de la beauté de l’esthétique. En aucun cas il ne s’agit de dire que c’était mieux avant, mais c’est simplement de montrer la qualité de cette approche et que c’était déjà fait.
Vous trouverez sur cette page de la Cosmétothèque, tous les liens utiles pour détailler ces différents aspects.
Bonne lecture, bonne écoute, ou les deux.
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