Les accessoires de beauté ont toujours occupé une place un peu particulière dans les routines de beauté. Et leur intérêt continu, voir même se développe en particuliers dans le cadre d’une cosmétique de plus en plus souvent accessoirisée. Dans certains cas, ces accessoires constituent même la partie fonctionnelle des produits. Dans ce contexte, les rouleaux quant à eux représentent une catégorie particulière.
Il n’est évidemment pas question ici des rouleaux à cheveux pour la mise en forme de la coiffure, bien qu’ils pourraient rentrer dans la catégorie « accessoires de beauté », mais les différents dispositifs qui permettent de traiter la peau en vue d’un résultat particulier. En effet, finalement très anciens, les rouleaux reviennent régulièrement sur le devant de la scène.
Il existe plusieurs types de rouleaux renvoyant à des principes de fonctionnement différents. On peut distinguer globalement 3 types de technologie :
- Les rouleaux de massage,
- Les rouleaux de « pincement », qui dans leur forme avancée se présentent également sous forme de rouleaux.
- Les microaiguilles, que l’on appelle maintenant le micro-needling, dont les principaux dispositifs sont présentés sous forme de rouleaux.
Dans cette première partie, nous traiterons essentiellement des rouleaux de massage.
Probablement les plus anciens dispositifs existants, ils consistent simplement en dispositifs permettant d’appliquer sur le visage ou sur le corps un mouvement de bas en haut pour masser la peau. Au niveau du corps, il s’agit de mettre en « mouvement » les masses musculaires et adipeuses pour favoriser le drainage et la circulation périphérique.
En Europe les dispositifs sont assez anciens, et on trouve dans les années 20 des catalogues proposant des appareils permettant d’appliquer des techniques qui vont dans ce sens comme ce catalogue Laveur & Niédrée, – Appareils pour soins de beauté de l’année 1922. Catalogue BIU Santé
Par exemple, le Point roller a été en Europe l’outil à la mode dans les années 1930. Il se présente sous la forme d’un rouleau un peu spécial qui par une « succion douce et pénétrante », « produit une circulation naturelle du sang dans les parties grasses ». Il permet de cibler une zone précise et « d’enlever la graisse d’une partie déterminée du corps ».
De nos jours, les dispositifs à billes, connus également sous le nom de « Roll On », s’inspirent directement de ces techniques. Il s’agit de flacons équipés d’une bille qui en même temps que le produit est délivré, exerce un léger massage sur la zone concernée. Les applications les plus courantes sont le déodorant à bille, mais on trouve de plus en plus de produit de soin ou d’hygiène autour de ce dispositif.
Aux USA, la combinaison de massages ou de tapotements dans un traitement du visage était décrite comme un « modelage » ou un « remodelage » des contours du visage similaires à la façon dont un sculpteur façonnerait un buste en argile. La société la plus associée au moulage de visage a été Primrose House, créée en 1921 par la Lowell Company de Lowell, dans le Massachusetts. L’appareil de moulage de visage utilisé par Primrose House obtint un brevet pour l’appareil en 1923 (US: 1443725).
Bien que d’autres sociétés aient également utilisé l’idée du moulage de visage dans les années 1920 et 1930, seule apparemment Elizabeth Arden a développé un dispositif de moulage de visage similaire à celui fabriqué par Primrose House.
Une variante de ces dispositifs sont les maillets dits également : « Patter » ou « Mallet », que l’on peut qualifier de « petits maillets ». Très proches des rouleaux de massage et reprenant certains principes, les « maillets » ont été développés principalement aux USA au début du XXème siècle. Ils se présentaient sous différentes formes, mais consistaient généralement en un coussinet circulaire fixé à un manche en métal qui était utilisé pour frapper le visage avec un mouvement de frappe. Cela, pensait-on, améliorerait la circulation et aiderait ainsi à raffermir la peau ainsi que de réduire le manque de souplesse. La direction dans laquelle les modèles étaient utilisés était importante. Comme pour les mouvements de massage du visage, afin de ne pas entraîner la peau vers le bas, une stimulation a été appliquée vers le haut et vers l’extérieur. Dans les années 50, une technique analogue pratiquée avec une cuillère inversée a également été proposé.
Dorothy Gray et Elizabeth Arden seront parmi les principales marques ayant développées ces dispositifs. Plus tardivement des dispositifs électrifiés, délivrant de micro tapotements, seront proposés par ces spécialistes.
Actuellement, c’est l’Asie qui fait l’actualité avec le fameux rouleau de Jade. Issu de la médecine traditionnelle chinoise, il s’agit d’un rouleau en pierre de jade que l’on passe sur le visage pour stimuler le tissu et masser les muscles sous-jacents. Ces dispositifs, même s’ils sont anciens, reprennent en fait les techniques développées au début du XXe siècle par les instituts de beauté.
Existant soit sous des formes très simples ou rudimentaires, il existe également de nombreuses offres sur le marché se présentant sous des formes plus ou moins électrifiées :
Ou encore:
- LANEIGE Time Freeze Face-Fit Roller
- SWANICOCO – Skinny ABS Chrome Beauty Roller
- Ou encore les dispositifs proposés par Sitera ou Thalia – Rechargeable Anti-Wrinkle Facial Massager.
Une technique présentée comme très récente, la mécanobiologie, reprend ces principes. Elle consiste à stimuler mécaniquement la peau avec un dispositif adapté pour générer une réponse positive du tissu cutané. Il s’agit de techniques très avancées reprenant ces dispositifs. Pour en savoir plus sur cette technologie
Dans la seconde partie de ce travail, nous traiterons des rouleaux à pincement et de cette technique que l’on appelle le micro-needling.
Bonne lecture.
Jean Claude LE JOLIFF
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