Cette substance, qui a finit par donner son nom à une affection, a généralement une bien mauvaise réputation et pourtant elle constitue un ingrédient de premier intérêt en Cosmétologie.
En effet son utilisation est très ancienne et même a ce jour assez précise. Ne croyons pas ce que vous pouvez trouver ça et là concernant l’utilisation de l’urine, l’usage de l’urée n’a rien à voir avec certaines allégations plus ou moins fantaisistes, un peu comme cette blague que l’on trouve facilement sur la toile, ou encore l’usage d’urine d’animaux dont certaines croyances asiatiques vantent les vertus.
L’utilisation de l’urée repose sur plusieurs très bonnes raisons.
Tout d’abord sa présence naturelle dans la peau. La peau produit naturellement un groupe de substances dénommé NMF pour Natural Moisturizing Factors, ou Facteurs Naturel d’hydratation en français. Ces substances jouent un rôle déterminant dans la régulation du taux d’hydratation de le peau en exerçant un rôle hygroscopique dans les couches superficielles de l’épiderme en concourant à ralentir le flux hydrique au travers de le peau. L’urée est une des substances composant ce complexe hydratant, toute aussi caractéristique que le PCA (Acide pyrrolidone carboxylique), une substance très efficace. Ce concept est apparu dans les années 70 et constitue toujours à ce date une évidence communément admise.
L’autre propriété est plus ancienne, mais très certainement en relation avec cette première. Il s’agit des propriétés kératolytiques de l’urée. On entend par là la capacité que présente l’urée à ramollir la couche cornée de l’épiderme. Il faut se rappeler que la kératine est la substance terminale du processus de maturation épidermique et que c’est une protéine fibreuse très résistante. Elle concourt lorsqu’elle n’est trop sèche a générer des situations cutanées désagréables, voir pathologiques.
- A faible dose (moins de 1%), l’urée plastifie en quelque sorte la kératine, c’est à dire la rend plus molle et plus malléable. La conséquence en est une couche cornée moins dure et donc plus souple, proposant un confort cutané bien meilleur dans les cas de peau sèche ou rétentionnelle.
- A dose plus élevée(entre 3 et 10%), elle augmente la desquamation, ceci accélérant le renouvellement des cellules épidermiques. Elle permet également de ramollir la kératine des cheveux pour faciliter certaines actions.
- A forte dose (supérieur à 15%), elle peut aller jusqu’a « dissoudre » la kératine, ou tout du moins la ramollit tellement que son élimination en devient beaucoup plus facile. Les indications en sont certaines pathologies fonctionnelles comme la xérose sévère, du trouble du turnover épidermique comme certains psoriasis, ou en cosmétique courante les crèmes dépilatoires ou les produits pour les callosités par exemple.
Un excellent article de nos amis nantaises complète le tout.
Bonne lecture.
Jean Claude LE JOLIFF avec la contribution de Céline Couteau eu Laurence Coiffard.
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