Les tenseurs constituent un groupe de substances utilisées couramment dans les cosmétiques et qui représentent une classe à part. Faisons le point.
Le mot tenseur est issu de l’anglais d’origine latine tensor, mot introduit en 1846 par William Rowan Hamilton pour décrire la norme dans un système algébrique. C’est un objet mathématique d’un espace à plusieurs dimensions permettant en particulier d’effectuer des changements de repère. Rien à voir avec le monde cosmétique ! En cosmétique et dans les sciences de la beauté, ce terme désigne en fait un groupe de substances ou de techniques ayant une propriété de base, celle de « tendre » la peau. Les techniques sont mises en œuvre dans des instituts à l’aide de dispositifs spécifiques ou par le chirurgien esthétique. Concernant les ingrédients, qui est l’objet de cette contribution, ces substances ont en commun de former des films en séchant à la surface de la peau. Ces films, en séchant, se contractent exerçant ainsi un effet de traction sur la peau. La formation de ce film peut avoir plusieurs intérêts :
- Soit permettre la fixation de quelque chose, le maquillage par exemple. C’est ainsi que les chinois utilisaient déjà du blanc d’œuf pour confectionner des produits de maquillage des ongles que l’on ne pouvait pas encore appeler des vernis à ongles.
- Soit de lisser la surface de la peau. En effet, au cours du vieillissement, la peau perd une grande partie de son élasticité́ par suite de la dégradation de l’élastine et de la réticulation du collagène. L’amélioration de cet état passe par la stimulation de la synthèse protéique, nécessitant des applications de longue durée pour un effet à long terme. Toutefois, des effets par ce mode sont longs et difficiles à obtenir.
- Soit former un film à la surface de la peau par application d’une substance dissoute dans une solution ou un gel où la substance exerce en séchant cet effet de tension. Ceci a pour résultat soit d’adoucir la peau par un appel d’eau en surface avec comme résultat une hydratation intense aboutissant à un gonflement de la surface de la peau et un lissage. Cette amélioration rapide, bien que superficielle, est obtenue par l’emploi de solutions aqueuses de substances dites « tenseurs », visant à retendre l’épiderme.
Au premier rang des substances ayant ces propriétés se trouvent les protéines. De ce fait, les tenseurs ont été pendant longtemps représentés principalement par des albumines dont le blanc d’œuf ou le sérum albumine bovine (SAB), constituaient les 2 principales origines de tenseurs.
- Le blanc d’œuf : Albumine vient d’albumen qui désigne le blanc d’œuf. Le blanc d’œuf est composé principalement d’une protéine. Parmi les constituants outre l’eau dont la concentration est de 88 %, on trouve 10,6 % de protéines globulaires, la principale étant appelée ovalbumine (plus de 50 % de toutes les protéines). Le blanc d’œuf ou plus précisément la poudre de blanc d’œuf a fait partie des premiers tenseurs.
- L’albumine de sérum bovinou (ASB) ((en)bovine serum albumin), est l’une des protéines extraites du sérum de bovin. Elle est largement utilisée en laboratoire. Elle est également utilisée comme nutriment dans les cultures de cellules eucaryotes et microbiennes. Sa grande utilisation est due à sa stabilité, à son absence d’effets dans de nombreuses réactions biochimiques et à son faible coût ; en effet, elle est disponible très facilement et en grande quantité car elle provient du sang de bovin purifié qui est un sous-produit de l’industrie bovine. Elle fut également une des substances de référence.
Ces solutions de protéines animales, pour toute une série de raisons, mais entre autres pour des raisons de sécurité, ont été remplacées dans une première phase par des hydrolysats de protéines d’origine végétale : blé, maïs, légumineuses, ou marine (extraits de laminaires ou de cartilages de poisson), élastine marine. Des solutions de macromolécules telles que le collagène, le chitosane, ont également été employées. Toutes ces substances se caractérisent par le fait d’être de haut poids moléculaire, solubles dans l’eau et formant des films tenseurs en séchant.
De nos jours, sous la pression des consommateurs, mais surtout grâce également aux progrès techniques dans les procédés d’obtention et dans les techniques de la chimie verte tout autant que dans les techniques de mesure des effets, de nouvelles spécialités sont à la disposition du formulateur pour proposer des produits plus performants et plus surs.
L’un des principaux acteurs de ce domaine, SILAB, a l’amabilité de nous proposer une très intéressante retrospective des différentes qualités en retraçant leur évolution dans le temps. Elle permettra de mesurer l’évolution spectaculaire de cette catégorie de substances.
A date, ces substances sont utilisées pour toute une série d’applications. Elles vont des « sérums tenseurs » ou des produits dits de « mise en beauté rapide », a des produits de maquillage pour le confort cutané généré à l’usage, en passant par presque toute la panoplie de produit. On peut citer les crèmes hydratantes, crèmes antirides, produits raffermissants ou encore produits pour le corps.
Merci à toute l’équipe SILAB pour cette contribution.
Cette contribution est préparée par Jean Claude LE JOLIFF sur la base d’une contribution préparée par l’équipe SILAB.
Jean Claude LE JOLIFF
A propos de SILAB: SILAB développe, fabrique et commercialise auprès des grands noms de l’industrie cosmétique et dermocosmétique mondiale des molécules actives naturelles purifiées, brevetées et à l’efficacité prouvée. Ses produits, destinés au soin des peaux saines ou fragilisées et des cheveux, sont faciles à formuler et respectueux de l’environnement. C’est en restant fidèle à ses valeurs fondatrices d’indépendance, d’excellence, et de qualité, que SILAB est leader mondial dans le domaine de l’ingénierie des actifs naturels depuis 30 ans.
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