Musée CERNUSCHI Paris, du 9/3 au 26/8/2018, une très belle exposition sur le thème : Parfums de Chine ou la culture de l’encens au temps des Empereurs.
Cette exposition propose un voyage à travers la civilisation chinoise depuis le IIIe siècle avant notre ère jusqu’au XIXe siècle. Doté d’une symbolique qui s’enrichit au fil du temps, le parfum permet d’aborder de nombreux aspects de la culture chinoise. Depuis sa signification dans les pratiques rituelles jusqu’à son association à l’art de vivre des lettrés, l’encens a en effet suscité une richesse de productions artistiques et littéraires. Des brûle-parfums aux tables à encens, l’histoire du parfum en Chine permet d’aborder les plus brillantes créations, et ce à travers une grande diversité de matières et de médiums allant de la céramique au laque, de la peinture à la calligraphie. L’exposition présente en particulier un ensemble de peintures signées de grands noms, mettant en scène belles dames, ermites et lettrés dans leur rapport à l’encens, qu’il soit associé à la toilette, à la méditation ou au rituel.
Brûles parfum
Au fil du parcours, des expériences olfactives sont proposées aux visiteurs. On peut découvrir des recettes anciennes d’encens datant des grandes périodes de l’histoire de la Chine jusqu’au XIXe siècle. Le parfumeur de la maison Dior Parfums, François Demachy a réinterprété des parfums à partir des formules chinoises anciennes traduites et sélectionnées par le conseiller scientifique de l’exposition Frédéric Obringer (CNRS).
Au cours de la conférence qui faisait suite à la visite commentée, le conférencier, Frédéric Obringer du CNRS, est revenu assez longuement sur une des particularités de ces approches, le parfum à avaler !!!! Préparé à partir de formulation spécifique associant rhizome, graine, racine, plante entière, etc. la prescription était : après le repas prendre 3 fois par jour, avec une boisson, une cuillérée d’un pouce carré. Au bout de chaque jour la bouche est parfumée : au bout de 10 jours le corps est parfumé : au bout de 20 jours, la chair et parfumée, au bout de 30 jours, les jours sont parfumés, au bout de 50 jours on perçoit de loin le parfum : au bout de 60 jours le parfum passe au travers les vêtements.
Plusieurs marques, souvent d’origine asiatique, se sont déjà intéressées à cette approche avec plus ou moins de succès : Pillbox avec Kaöru, Swallowable Parfum de Lucy Mac Rae, ou encore Alpi Deo Perfume Candy Rose qui est fabriqué par un confiseur bulgare, Alpi et qui s’inspire d’essais menés au Japon.
Né il y a plusieurs siècles, ce nouveau mode de consommation sera-t-il revisité au travers de technologies modernes et récentes comme celle proposée par OOHO (voir photo de couverture) qui ferait que cette pratique pourrait bien connaître de nouveau un intérêt particulier :
A suivre !!!
Jean Claude LE JOLIFF
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